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Témoignage de Raymond DURLIAT

La Chapelle de Bellefontaine, de par sa situation à 200 ou 300 m de la frontière, entourée de champs de céréales et en bordure de bois, constituait durant l’occupation, une base de départ idéale pour passer inaperçu de 'l’autre côté', donc en France, espoir de liberté.

 

Les clandestins, principalement les prisonniers de guerre évadés ou les réfractaires, étaient pris en charge par le réseau de la Résistance qui avait à sa tête le Commandant DANIEL. Là, des personnes volontaires et courageuses se faisaient un devoir de leur apporter leur aide.
 

Parmi elles, il faut citer M. le curé SIMON, curé de Bréchaumont.
Il avait en sa possession plusieurs doubles des clefs de la porte latérale de la chapelle.
Les clandestins étaient tout d’abord accueillis, réconfortés et l’itinéraire village-chapelle leur était expliqué avec tous les détails, ainsi que l’horaire exact à respecter.

 

Le plus souvent, si c’était de jour, on leur fournissait un outil de saison, à porter sur l’épaule (fourche, râteau, pioche, pelle) qu’ils devaient abandonner dans le petit bois proche.
Ils entraient dans la chapelle avec la clef donnée par le prêtre en ouvrant la porte latérale dont la serrure avait été soigneusement huilée pour éviter les grincements. Ensuite la clef devait être déposée sous la marche, une grosse pierre mobile, pour pouvoir être récupérée plus tard.

 

La relève des patrouilles douanières se faisait environ toutes les deux heures ; pendant ce temps, l’évadé ou l’insoumis attentif, surveillait la manoeuvre et, au moment propice, sortait de sa cachette pour courir tout droit se faufilant dans les blés en été, vers la route de Reppe, où il avait toutes les chances d’être sauvé.

 

Moi-même, j’ai participé à ces sauvetage et tenté l’expérience avec M. le curé lorsqu’il allait toutes les trois semaines rechercher les outils laissés dans le petit bois.

 

Là encore, je crois bien que rien de tout cela n’aurait pu se faire sans l’aide de la Sainte-Vierge.
C’est en effet un vrai miracle que personne ne fut appréhendé ou même dénoncé.

 

Aussi, au nom de la filière et de tous les évadés, nous renouvelons notre Merci à Notre-Dame protectrice de la Liberté.

 


R. DURLIAT

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