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Naissance et renaissances du sanctuaire

Notre Dame de Bellefontaine

Un dimanche de printemps 1987, l'auteur de ce site et son épouse étaient partis à bicyclette en direction de Bréchaumont. Leur regard fut attiré, à l'instar de tous ceux qui passent en cet endroit, par la silhouette de la Chapelle de Bellefontaine.
Spontanément, ils ont rebroussé chemin avec l'intention de se ressourcer en ce lieu béni.


Mais lorsqu'ils furent arrivés, quelle désolation... 
Des vandales avaient sévi, ne respectant manifestement pas ces lieux : il serait même indécent de décrire les déprédations et méfaits constatés.


Un couple de personnes d'un certain âge, domicilié en Suisse et venant régulièrement profiter de la douce sérénité de ce site, en était également consterné.


L'auteur de ce site et son épouse sont repartis très peinés avec, au fond d'eux-mêmes, le sentiment, partagé sans doute par les chrétiens des alentours, qu'ils étaient un peu responsables de l'abandon de ce lieu.

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Oui, la Chapelle de Bellefontaine tenait une place très importante dans le coeur de nos aïeux.
Combien d'affligés y sont venus implorer la protection et les grâces de la Vierge Marie, ou d'autres, plus heureux, remercier Dieu et le louer pour les bienfaits qui leur avaient été accordés.

Mais cette chapelle, à l'exemple de la chrétienté, a connu aussi des moments d'intenses difficultés, à intervalles plus ou moins réguliers.


Elle a eu à souffrir d'actes d'hostilités, de cupidité et de malveillance, individuels ou collectifs, ou même officiels comme au temps de la Révolution.
              
Menacée de destruction entre 1789 et 1793, saccagée durant la guerre de 1914-1918, bannie par l’occupant de 1940 à 1944 en raison de la proximité de la frontière, à nouveau sous le coup des casseurs ces dernières années, elle a toujours réussi, avec l'aide de la Providence, à émerger de ces épreuves.

Les derniers saccages avaient provoqué une profonde émotion, en particulier chez les habitués venant y rechercher calme et spiritualité.


Certains étaient émus jusqu'aux larmes devant le spectacle désolant qu'ils avaient découvert.

Et puis, quelques mois plus tard, alors  que des efforts avaient été accomplis pour tenter d'effacer les traces de ces exactions, l'auteur et son épouse avaient engagé la conversation avec une personne recherchant les moyens de faire revivre ce sanctuaire marial.
Il n'était autre que M. Laurent GERBER, président du Conseil de Fabrique de Bréchaumont, qui depuis longtemps avait ce projet à coeur.


En fait, il incarnait un sursaut qui n'était qu’au stade embryonnaire, visant à rendre à cette chapelle et à son pèlerinage une nouvelle impulsion à sa vocation de dévotion à la Vierge Marie.

Monsieur Gerber, prit alors son bâton de pèlerin (cette expression ne pourrait mieux s'appliquer à son cas), démarchant avec opiniâtreté toutes les personnes de bonne volonté.
C'est ainsi qu'après des mois de consultations et de contacts, une association est née. Celle-ci se propose d'oeuvrer dans ce but en étroite collaboration avec les prêtres, les autorités religieuses, les municipalités et, bien entendu, avec toutes les personnes désireuses de participer au projet.
         
L'association de la Chapelle Notre-Dame de Bellefontaine a été créée le 7 juillet 1990 dans la salle de l'A.E.P. (Association d'Education Populaire) de Chavannes-sur-l’Etang, avec comme premier président M. Jean-Paul Herveau et le soutien de M. BEFORT, ancien maire de Bréchaumont.
         
Cet organisme poursuivra ainsi l'oeuvre de tous ses prédécesseurs, les Favé, Denier, Clavey et plus récemment, M.Gerber, les abbés Clavey, Kohler, Simon et beaucoup d'autres que nous ne pouvons tous nommer. Toutes ces personnes ont lutté avec énergie pour la sauvegarde de cette chapelle et de tout ce qu'elle représente en tant que patrimoine religieux et historique.
         
Une fois de plus, le sanctuaire de NOTRE-DAME de BELLEFONTAINE, en allemand 'UNSERE LIEBE FRAU von SCHÖNBRUNN' (signe de tolérance et d'ouverture) et son pèlerinage refleuriront. A plusieurs reprises au cours des siècles, ils ont émergé à plusieurs reprises des soubresauts de l'Histoire.


L'auteur de ce site rapporte que sa mère lui racontait l'histoire suivante : durant la guerre de 1914-1918, un soldat français qui était cantonné à proximité de la Chapelle de Bellefontaine et vraisemblablement avait été marqué par ces lieux, en avait réalisé un dessin sommaire.
Ce qui n'était peut-être qu'une esquisse représentait cette chapelle paraissant reposer au creux d'une main sensée être la main de Dieu.

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Effectivement cette chapelle semble reposer dans son écrin de nature : la nature, pour beaucoup, est la manifestation de l'oeuvre divine.

Quelle que soit la route empruntée, le voyageur ne manquera pas de remarquer ce sanctuaire au milieu des prés, non loin d'un petit bosquet. 
Venant de l'intersection reliant Bréchaumont à Elbach ou à Chavannes-sur-l'Etang, après quelques centaines de mètres en direction de Reppe, un chemin forestier et rural y conduit en quelques minutes à peine.

Autrefois, calvaires, oratoires ou chapelles n'étaient pas érigés de façon fortuite.
Dans la quasi totalité des cas, c'était au contraire la concrétisation d'un témoignage de reconnaissance en rapport avec la foi chrétienne pour un événement étrange ou singulier que l’on attribuait à la Divine Providence.
On découvre la chapelle dans un site naturel exceptionnel, émergeant d'un tapis de neige immaculée en hiver, exhalant des parfums de fleurs champêtres, de foin ou de moissons au printemps et en été, et se parant d'or en automne.
Si ce n'était parfois le bruit d’une machine agricole, seul le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes butinant les corolles rompraient le silence propice à la méditation.

Nos ancêtres, aussi bien ceux du Haut-Rhin que ceux du Territoire de Belfort (d'ailleurs la frontière n'a été créée artificiellement et arbitrairement qu'en 1871), vouaient à ce sanctuaire un attachement et une vénération considérables.

Il représente encore aujourd'hui un triple emblème avec tout d'abord deux symboles religieux :
1) La foi, la reconnaissance, la dévotion à la Vierge Marie et l’assurance de sa protection.
2) L’amalgame de la nature et de Dieu son créateur. 
Plus généralement, ces lieux font corps avec le mot "liberté".

                            
Cet attachement à la notion de liberté, dont la région connait le prix, s'est matérialisé notamment par le rejet de cette incompréhensible frontière tracée à proximité de la chapelle. 
Le refus s'est traduit par une incessante contrebande, le passage de prisonniers, d’évadés, de réfractaires et de clandestins pendant la dernière guerre, et par les rencontres des habitants du secteur sans distinction de paroisse, de diocèse ni même de langue. 

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